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Quelle photo gardez-vous dans votre porte-monnaie ? Avez-vous une photo qui est toujours posée sur votre table de chevet, ou que vous gardez précieusement dans un vieil album ou dans une enveloppe au fond d’un tiroir ? Quelle est la personne qui figure sur cette photo, et en quoi elle est si importante pour vous ?
Telles étaient les différentes questions que j’ai commencé à poser il y a quelque temps aux habitués du Petit Trou, l’un des cafés les plus anciens de la rue de Bretagne et de ce quartier du 3ème arrondissement situé entre le Marais et la République.
A commencer par la photo de René, l’ancien propriétaire des lieux, un homme généreux et profondément humain, fourni par l’un des habitués, en passant par les photos des ami(e)s, des neveux et des nièces, des parents et des grands-parents, des oncles ou des enfants, jusqu’à la photo de Prévert et de Doisneau en promenade, chacun a donné un peu du sien dans la création de cette exposition qui essaie de rendre compte des émotions intenses condensées dans ce lieu de convivialité à l’allure tout à fait ordinaire.
Le cœur invisible du Petit Trou parle à travers les visages des personnes figurant sur les photos et les témoignages qui les accompagnent. L’ambiance du café en prend une autre dimension, encore plus personnelle et intime. Loin des clichés des marginaux accostés au comptoir en train de siroter leur verre de blanc, les habitués du Petit Trou sont des gens bien réels et leurs histoires sont tout autant singulières et différentes les unes des autres.
Bonheur et tristesse, douleur du deuil et joie des naissances, plaisir des retrouvailles et angoisse de la séparation, le petit monde du Petit trou est un monde en petit où la présence de tous ces cœurs réunis finit par créer un lieu chargé d’émotions et de l’intime.
Milomir Kovačević |
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